Du tiers secteur à l’économie sociale et solidaire. Débat théorique et réalité européenne
Jean-Louis Laville, 2000
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La définition des organisations retenues dans l’approche de l’économie sociale européenne est plus large que celle du tiers secteur car l’exclusion des coopératives et mutuelles, au motif qu’elles peuvent distribuer une partie de leurs bénéfices aux membres, opérée par des analyses anglosaxonnes ne peut se justifier dans le contexte européen. D’abord, certaines coopératives comme les coopératives de construction en Suède n’ont jamais distribué de profit. Ensuite, la distribution des surplus est dans tous les cas limitée parce que les coopératives et mutuelles sont issues du même creuset que les associations, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas formées dans une perspective de rentabilisation du capital investi mais dans un objectif de satisfaction d’un intérêt général ou d’un intérêt mutuel [Gui, 1992], de contribution au bien commun ou de réponse à des demandes sociales exprimées par certaines catégories de la population [Laville, Sainsaulieu, 1997].
L’économie sociale, en se définissant par un ensemble d’organisations, laisse ouverte la question plus large de son inscription dans l’économie et dans la démocratie contemporaines. Une interrogation sur ces deux plans a donné naissance à la perspective de l’économie solidaire élaborée pour rendre compte d’une multitude d’initiatives qui se sont manifestées en Europe depuis deux décennies.
Sources :
Site web d’EMES emes.net/?id=476