Etude sur la Responsabilité Sociale des Acteurs Economiques - Rapport de recherche sur l’état des lieux dans le contexte africain
Rapport de recherche sur l’Afrique : ce rapport fait partie de l’étude sur la Responsabilité sociétale des acteurs économiques (RSAE) menée par le Chantier RSAE du PSES.
Summary :
Dans le cadre de cette recherche, les études de cas réalisées montrent qu’en Afrique, la question de la RSAE se pose de plus en plus, notamment avec la vague de délocalisations des grandes entreprises et sociétés transnationales (STN) qui s’implantent dans la plupart des régions où sont produites les matières premières et exploitent abusivement les ressources naturelles. Mais, les initiatives endogènes de RSAE n’existent pratiquement pas encore ou dans le meilleur des cas (isolés et exceptionnels), elles sont peu visibles.
Les quelques actions menées dans ce sens résultent généralement des obligations auxquelles ces grandes entreprises sont soumises dans le cadre des législations en vigueur dans leurs pays d’origine (Europe, Etats Unis, Japon,..). C’est d’ailleurs dans cette logique que certaines organisations de la société civile (OSC) du Nord contribuent à l’émergence de ces questions de RSAE en collectant et en diffusant les informations utiles surtout en faveur des OSC africaines, mais la portée de ces efforts reste limitée par le fait que c’est essentiellement par internet que tout se fait.
Pour ce qui concerne les entreprises locales qui sont généralement de taille petite à moyenne, leurs préoccupations sont plutôt en terme d’approche de management de qualité, notamment dans le cadre des objectifs d’intégration régionale et d’insertion progressive des pays ACP dans l’économie mondiale tels que prévus par l’Accord de Cotonou. Toutefois, c’est à peine 5% d’entre elles qui sont engagées dans la démarche de certification, de normalisation et d’accréditation en référence aux normes ISO, en attendant que des dispositifs institutionnels adaptés soient mis en place.
Les quelques rares cas d’entreprises locales informées de la RSAE et dont les ambitions vont au-delà des approches de management de qualité pour s’intéresser à la mise en norme suivant certaines références internationales sont limités par l’insuffisance d’informations et de ressources techniques appropriées. Elles se contentent alors des dispositions internes propres à elles et qui encouragent quand même le dialogue entre les différentes catégories d’acteurs.
L’une des particularités du Continent Africain est la prédominance du secteur non formel caractérisé par une multitude de micro-entreprises très dynamiques qui jouent un rôle très important en matière de création d’emplois et de réduction de la pauvreté. Pour cette catégorie qui représente 60 et 80% des emplois, la question de la RSAE n’a de sens que lorsqu’elle s’inscrit dans une logique d’amélioration des conditions de vie et de travail des personnes concernées. Ce qui pose une véritable interrogation sur l’acceptation univoque de la définition de la RSAE car, en définitive, les motivations des acteurs à entrer dans une démarche RSAE ne sont pas les mêmes au Nord et en Afrique.