Lutte contre les inégalités versus lutte contre la pauvreté, un nouveau défi pour la microfinance
Jean-Michel Servet, 2004
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De façon générale, l’éradication de la pauvreté est comprise aujourd’hui, non seulement en termes de satisfaction de besoins élémentaires en matière de consommation alimentaire et de conditions de logement, mais aussi termes d’accès aux services de santé , d’éducation, de fourniture en eau potable, en énergie et en accès à des services de transport et de sanitaires. Ce sont quelques-uns de ces critères qui mesurent la distance par rapport aux objectifs qui ont été fixés pour 2015 et qui permettent d’ors et déjà de douter de la capacité d’atteindre en temps voulu la plupart de ces objectifs.
Or, les services financiers sont oublié s sur cette liste de services. La raison de cet oubli tient sans nul doute à ce que l’amélioration des conditions de vie,apportée par les biens et services précédemment cités, n’est pas pensée comme un droit fondamental de la personne humaine. Il s’agit d’abord de créer les conditions essentielles qui permettront un accroissement de l’employabilité et de la productivité des personnes, et par conséquent de leurs revenus. Il ne s’agit pas en fait d’objectifs en soi mais de moyens d’agir pour faire franchir par le plus grand nombre d’humains le fameux seuil d’un dollar par jour. Les services financiers, en n’étant pas explicitement cités parmi les indicateurs fondamentaux du degré de pauvreté , apparaissent donc comme étant des moyens de second rang dans cette lutte contre la pauvreté , et surtout comme n’étant pas des objectifs en soi.
L’erreur d’un grand nombre de programmes de microfinance, y compris de programmes offrant des services d’accompagnement dans l’utilisation du prêt pour la création d’entreprise, est la croyance selon laquelle les inégalités et les discriminations sont essentiellement déterminées par la ‘pauvreté’.
Sources :
Site Cerises