La Verveine, l’agriculture biologique et l’éco-environnement au service de l’insertion professionnelle, Gafsa, Tunisie
M. le président de l’UTAIM Gafsa, April 2012
Summary :
L’UTAIM de Gafsa développe grâce à la Fondation de France et au PNUD un projet agricole et éco-environnemental pour permettre l’insertion professionnelle des jeunes ayant un handicap mental, Gafsa
1. Contexte
L’UTAIM National est l’Union Tunisienne à l’Aide aux Insuffisants Mentaux. L’Utaim nationale est la représentation de toutes les sections de l’Utaim en Tunisie, il y a 92 sections dans tout le pays. Parmi ces sections nous sommes la section de Gafsa, créée en 1983.
L’Utaim de Gafsa est une section très large, avec 2 centres éducatifs ; un centre éducatif à spécialité agricole en bordure de l’oasis, centre créé par le Docteur H. M’nasri, un ancien vétéran de la vie associative. Il y a également le centre en ville à Gafsa, qui est un centre spécialement éducatif et où il y a plusieurs ateliers dont une menuiserie.
2. Finalité
Avec le nouveau comité, nous avons commencé par d’abord faire une évaluation d’orientation, avec des diagnostics, des prospections, afin d’établir une stratégie selon les normes de l’association.
Il était nécessaire pour le nouveau comité de mettre en place un plan d’action, une stratégie en adéquation avec les objectifs de l’association, c’est-à-dire surtout la promotion des droits des jeunes et des personnes en situation de handicap mental.
La première des choses à faire était d’établir un plan d’action réaliste, adapté, et qui peut réellement être mis en œuvre. C’est à ce moment qu’a été décidé de cibler le projet agricole et de faire appel à des financeurs pour relancer des actions avaient besoin d’être dynamisés. Une synergie a été trouvée avec un deuxième projet autour des énergies renouvelables, qui pouvait amener des ressources nouvelles à l’association.
3.Mise en œuvre
Nous avons rencontré beaucoup de difficultés. Nous avons commencé par voir l’état actuel des lieux avec le nouveau comité ; plusieurs réunions, plusieurs débats, quelle stratégie choisir ?
Nous avons commencé par faire en sorte que chaque personne impliquée soit responsable d’une unité et on a fait un organigramme pour le comité. Un organigramme et une organisation à travers lesquels chaque membre peut s’épanouir et répondre aux besoins de l’association et peut trouver, selon la stratégie de l’association, des solutions et surtout mener des projets individuels spécialisés pour les jeunes.
Ensuite nous avons commencé à réaliser des projets. Nous avons contacté des associations, des ONG étrangères. La législation tunisienne nous autorise à faire appel à des organismes étranger mais il faut quand même une autorisation spéciale pour pouvoir expliquer d’où proviennent les fonds.
Notre premier projet était un projet avec la Fondation de France, appelé Etude des Plantes Aromatiques et Médicinales (PAM), qui se trouvent ici à la ferme agricole. Les PAM qui étaient plantées avant notre arrivées étaient très abîmées, et il fallait soit les éliminer complètement, soit les soigner et les faire reprendre dans de bonnes conditions.
4. Moyens
Le projet qui nous a vraiment fait démarrer est le projet avec la Fondation de France. Cet argent nous a permis de respirer un peu et de pouvoir installer un système d’irrigation goutte à goutte, de trouver et acheter des plants, de payer les ouvriers, d’impliquer les jeunes. C’est comme cela que nous avons pu mettre les PAM en place.
Le partenaire historique de l’UTAIM de Gafsa en France, comme nous l’avons constaté en reprenant les documents de l’association, est avec le CAT la Vie en Herbes de la Fondation des Amis de l’Atelier, et qui travaille avec nous autour de la culture de la verveine. Lorsque nous avons repris le dialogue, contacté M. Godin et M. Ferré et ils nous ont encouragés à continuer ce travail et à le développer. Ils nous ont soutenus en achetant la verveine séchée à 19€ le kilo (+1€ de fret) au lieu de 15 €.
C’était réellement encourageant et nous avons essayé de maintenir ce partenariat mais nous avons rencontré de nouvelles difficultés. En effet, la rentabilité était devenue un peu difficile et nous - avons eu des problèmes liés à la gestion de la ferme car nous n’avions pas assez de ressources pour rémunérer les ouvriers qui y travaillent.
A cause des difficultés autour du projet de culture de la verveine, nous avons développé un autre projet plus rémunérateur. Il s’agit du projet de promotion des énergies renouvelables en l’agriculture biologique avec le PNUD. Le PNUD est le Programme des Nations Unies pour le Développement, et c’est le FEM, le Fonds pour l’Environnement Mondial, qui a financé ce projet d’un montant de 40 000 $.
Nous avons fait un appel d’offres pour les sociétés installatrices de panneaux solaires. La société SATER a installé les panneaux et puise maintenant de l’énergie propre, que nous allons pouvoir revendre en partie.
5. Evaluation
Avec le montant restant nous avons pu faire revivre la ferme. Nous avons planté plus de 3000 oliviers et arbres fruitiers, nous avons pu installer tout le réseau goutte à goutte, nous avons pu faire le curage du puits, qui était vétuste et nous avons pu acheter une pompe récente pour le puits parce que la pompe était hors d’usage.
Nous avons surtout pu rémunérer un peu les jeunes qui travaillent de l’ordre de 50 ou 30 dinars en fonction des activités agricoles qu’ils font.
Ce bon projet nous a permis de vraiment démarrer et nous allons maintenant peut-être pouvoir développer un jardin de collection pour les PAM.
Sources :
Handiplanet échanges www.handiplanet-echanges.info