Polarisation et sens du commun
XVIe Rencontres Inter-univiversitaires de l’Economie Sociale et Solidaire - RIUESS - Montpellier, 25.27 mai 2016
Alain PENVEN, maio 2016
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Resumo :
Dans le prolongement d’une recherche sur la gouvernance territoriale de l’Economie sociale et solidaire – ESS- (PENVEN, MUNOZ, 2007) qui a montré les processus de reconnaissance et d’institutionnalisation de l’ESS par les collectivités territoriales (Région, Départements, Métropoles), nous engageons aujourd’hui une réflexion partagée et comparative sur la constitution de régimes territoriaux de l’ESS en Région (ITCAINA, 2015). Les régimes territoriaux sont définis (ITCAINA, SEGAS, 2010) comme la formation sur un territoire d’un climat de confiance et de réciprocité, la mise en œuvre d’une gouvernance démocratique, la construction partagée de problèmes publics et d’intérêt général. A partir d’une enquête récente sur les réalisations et les perspectives des Pôles de développement de l’économie sociale et solidaire à l’échelle des Pays (au sens de la loi Voynet) en Bretagne, nous proposons d’explorer trois questions triviales permettant de caractériser, du point de vue des acteurs, l’émergence de « communs ». La première question, d’inspiration comparative, nous la formulons ainsi : Pouvons-nous identifier ce qu’il y a de commun entre les 17 pôles ESS financés par la Région Bretagne ? Autrement dit, à partir d’un même cadrage politico-financier, de quelle manière les processus d’appropriation et de développement par les acteurs associés ont-ils permis de bâtir une identité de pôle ESS commune mais aussi d’affirmer des spécificités locales ? Ensuite, nous retenons une question plus factuelle : que produisent concrètement les pôles ESS de commun à leurs membres et plus largement de commun au territoire. Nous retenons ici une définition des communs considérés comme une construction sociale (HARRIBEY, 2011) fondée sur la mise en œuvre de « pratiques sociales qui cherchent à mettre en place une gouvernance collective afin d’assurer l’accès à certaines ressources et un mode d’allocation de ces ressources entre les acteurs concernés qui ne repose pas à titre principal sur le marché ou la redistribution publique » (CORIAT, 2015).