La démocratie contre l’écologie ? Les obstacles sociaux à la transition écologique et solidaire
Salvador Juan, Editions du Bord de l’Eau, Paris, France, 2021
La démocratie, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui en France, est le principal obstacle à la nécessaire transition écologique à opérer pour éviter que les désastres en cours ne s’accentuent et ne conduisent à terme à l’effondrement de notre modèle social.
La démocratie du productivisme est celle du marché libre s’opposant à l’écologie à la fois par l’abondance des modèles de consommation et par divers obstacles culturels, sociaux, politiques, économiques, démographiques ou technologiques. Si les milliers d’expérimentations et de réalisations locales que porte le mouvement de l’Économie sociale et solidaire, ainsi que les politiques de préservation (parcs, réserves, zones protégées, etc.) sont des plus utiles, elles n’agissent pas à la source sur les fondements du productivisme, sur les questions transversales de l’emploi industriel ou de l’urbanisation, ni sur les transports longue distance ou sur la préservation du modèle de protection sociale en économie décroissante. Enfin, interviennent les contradictions entre le temps long des problèmes et le temps électoral ou politique court, ou entre le caractère virtuel, l’invisibilité relative, de certains désastres en cours, concernant surtout les prochaines générations, et les conditions de vie très concrètes, dures au jour le jour pour une grande partie de la population.
L’auteur démontre qu’aucune réforme structurelle d’orientation écologique ne se concrétisera sans tenir compte des inégalités de classe, entre secteurs d’activités, entre régions, entre le Nord et le Sud, mais aussi entre générations actuelles et à venir. Bref, la « transition écologique » sera solidaire ou ne sera pas.