La relocalisation solidaire, écologique, économique et démocratique
Thierry Brugvin, Dacres Editions, Paris, France, 2022
Le mouvement de la relocalisation éco-solidaire cherche d’abord à réorienter la mondialisation actuelle, au minimum à freiner sa course folle, et à proposer des alternatives globales. Les membres de ce mouvement ne se résignent pas à un effondrement probable, ils entendent tout faire pour le limiter, par fraternité avec les humains et les non-humains, et tout simplement pour survivre aussi collectivement.
La crise générée par la pandémie du Covid 19 a révélé le besoin criant de plus de relocalisation, à cause du manque d’autonomie économique des Nations généré par la mondialisation libérale. Cette dernière a conduit à une dérégulation excessive, une perte de souveraineté des États et de leurs peuples, entraînant un chaos socio-économique, culturel et démocratique, en particulier dans les nations les plus pauvres. À cela s’ajoute un renforcement de la crise écologique avec la croissance des transports internationaux.
Cependant, une politique inverse peut conduire à une relocalisation nationaliste xénophobe, égoïste, ou guerrière.
Pour éviter ces deux excès, la relocalisation éco-solidaire recherche à la fois la solidarité – nationale et internationale –, la préservation de l’écologie, de l’autonomie économique, culturelle et gouvernementale (démocratique). Sa mise en oeuvre suppose notamment de privilégier une économie de proximité, des monnaies locales, des villes à taille humaine écologiquement soutenables, un fédéralisme social… Ou bien encore, un système de préférence généralisé (SPG), qui vise notamment à éviter les dérives du protectionnisme déguisé, telle la clause sociale, qui peut nuire aux pays les plus pauvres.
Rares sont les ouvrages qui présentent la relocalisation de manière plurisectorielle. Or, c’est indispensable à une compréhension et à une politique de relocalisation cohérente.
Voir aussi l’article Point de vue. La crise du Covid générera-t-elle plus de relocalisation ou de délocalisation ?, Thierry Brugvin, Le Courrier de l’Atlas, 14 décembre 2022.