Les arrangements institutionnels entre l’État québécois et les entreprises d’économie sociale en aide domestique
Yves Vaillancourt, Christian Jetté, Editions Vie Economique, collection « Recherche », Québec, 2009
Les services de soutien à domicile (SAD) existent depuis des dizaines d’années au Québec. Pendant longtemps, les initiatives dans ce domaine relevaient de la société civile, des organisations caritatives, des familles et des proches aidants. C’est en 1979 que le Québec se dote d’une première politique publique intégrée. Au cours des 30 années qui suivirent, cette politique fut appliquée tant bien que mal et restructurée à diverses reprises, mais n’a jamais été à la hauteur des promesses répétées. Le secteur public demeure le maître d’oeuvre de la planification et de la mise en oeuvre; les CLSC et les CSSS conservent un rôle central; les organismes communautaires et bénévoles assument toujours des rôles importants. Mais d’autres acteurs se sont ajoutés, en provenance du privé à but lucratif et de l’économie sociale. Ce livre rend compte des recherches les plus récentes sur l’évolution des rapports entre l’État québécois et les acteurs de l’économie sociale, définie de façon large. Il s’intéresse plus spécifiquement à l’évolution des politiques publiques de l’État québécois concernant les entreprises d’économie sociale en aide domestique (EESAD) avec l’objectif de réaliser une analyse sociopolitique des enjeux concernant la construction et l’évolution des arrangements institutionnels qui les encadrent. Constatant la grande capacité de résilience des EESAD, les auteurs identifient néanmoins quelques conditions pour améliorer les arrangements institutionnels dans les années à venir. Mais encore faut-il, selon les auteurs, que les EESAD effectuent une reprise en main de leur rôle comme acteur social au sein d’un processus de coconstruction, sinon elles risquent de continuer à interagir sur la base d’une simple relation de coproduction avec l’État.