Transition Towns, Grande-Bretagne
Judith Hitchman, octobre 2009
L’approche des Transition Towns est à la fois très prospective et concrète, car elle prépare et apprivoise à l’idée que nos vies quotidiennes vont être bouleversées. Il faut donc organiser dès maintenant la transition vers des communautés capables de vivre ensemble d’une manière durable avec les ressources existantes de notre planète.
Auteur :Judith Hitchman, paru dans le Bulletin international de développement local durable n°62, octobre 2009 Pour plus d’informations : transitiontowns.org transitionculture.org www.villesentransition.net
Un réseau international d’initiatives locales pour relever le défi du Pic Pétrolier et du changement climatique La ville de Totnes, au Royaume Uni est souvent considérée comme le berceau du mouvement des Villes de Transition ; mais c’est à Kinsale, une petite ville dans l’Ouest Cork en Irlande où tout a commencé. C’est effectivement là que Rob Hopkins, le fondateur était alors professeur dans l’Institut d’Éducation Supérieur. C’était également dans cet institut qu’il a fondé la première formation au monde de deux ans à temps complet de la permaculture. Le mouvement est ancré dans le concept que notre planète se trouve face à la double menace du pic pétrolier et du changement climatique et que toute personne, tout comme toute communauté locale, doit développer un plan d’action pour réduire les dépenses énergétiques, augmenter la résilience et la capacité à vivre autrement et apprendre comment devenir des consommateurs responsables en toute chose. Ces capacités doivent être développés et mises en place par les citoyens eux-mêmes. Le mouvement s’est répandu très rapidement. Aujourd’hui il existe non seulement des Villes de Transition, mais aussi des Îles, des Villages, des Hameaux, des Vallées et des Forêts qui se revendiquent du titre. ..L’approche est largement implantée dans le monde anglophone (elle est très extensive au Royaume Uni, en Irlande, aux États-Unis, en Australie, Nouvelle-Zélande et au Canada). Il existe aussi quelques initiatives en Amérique Latine et en Europe.
Ce dont il s’agit et la façon dont cela fonctionne. Les objectifs sont de : 1. Construire la résilience et développer la capacité au sein de la communauté de façon à préparer la transition de la dépendance sur les combustibles fossiles et avancer vers un avenir sûr et durable 2. Garantir une nourriture fraîche et locale, soutenir les agriculteurs et producteurs alimentaires locaux 3. Réapprendre de nos aînés comment cultiver nos potagers ainsi que toutes les compétences traditionnelles 4. Développer des solutions collectives pour réduire les gaz à effet de serre 5. Protéger l’environnement, ses écosystèmes et la biodiversité
Un des objectifs clés du mouvement est de souligner la dimension “locale et à petite échelle” tout comme l’idée de convaincre les gens de l’intérêt de cultiver leur propre nourriture chez eux ou dans les lotissements communautaires. Il n’existe pas de modèle-type, mais un livret pour guider les participants à travers les 12 étapes préconisées. Chaque communauté doit se mettre en capacité à générer ses propres solutions. Ceci implique que la vitesse et la manière d’opérer de chaque communauté lui est propre, variable et unique. Il existe des initiatives qui ont été jusqu’à créer des monnaies locales. (Kenmare en Irlande, Totnes et Lewis au Royaume-Uni).
Un commentaire intéressant par Sally Sweeney, instigatrice d’une initiative qui a commencé il y a un peu moins d’un an à Tramore en Irlande était “Il est important d’apprendre à ne pas être alarmistes, de façon à pouvoir faire changer les choses, faire en sorte que les gens prennent conscience de la gravité de la situation, et créer la volonté d’agir”. Dans le cas de Tramore, les groupes “énergie” et “nourriture” se sont développés vite et bien, avec des visites mutuelles entre groupes similaires dans d’autres villes, ce qui aide à mettre les gens en capacité à agir, créé une émulation, et aide à maintenir l’intérêt et l’enthousiasme. L’étape de l’interface avec les autorités locales est critique. One fois que la communauté locale se prend en charge, qu’il existe un noyau dédié de personnes, ils gagnent en crédibilité. Ce qui contribue au développement d’un cercle vertueux, où les autorités locales introduisent des mesures qui soutiennent l’approche. Les effets sont la capacitation des citoyens, une approche plus engagée à la consommation responsable et au développement local durable.
Sources :
Bulletin du Développement Local Durable n°62