Les entreprises récupérées par leurs travailleurs en Argentine : de multiples alternatives à l’économie de marché ?
XVIe Rencontres Inter-univiversitaires de l’Economie Sociale et Solidaire - RIUESS - Montpellier, 25.27 mai 2016
Sylvain Pablo Rotelli, mai 2016
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Résumé :
L’originalité du phénomène argentin réside dans sa durabilité et dans son sens politique encore à déterminer. D’une part, la majorité des entreprises récupérées dans les années 2000 sont encore en activité aujourd’hui, et leur nombre est en augmentation depuis quinze ans (Ruggeri, 2005 ; 7).D’autre part, cette persistance situe les ERT au cœur de plusieurs questions centrales de l’économie politique argentine : la propriété collective du capital, l’autogestion ouvrière, la démocratie directe ou l’égalité salariale. Elles sont réactualisées et réinterprétées par les principaux acteurs d’un mouvement qui s’enracine dans la lutte pour le maintien des postes de travail, mais qui acquiert une dimension politique de plus en plus importante. Sa durabilité permet son institutionnalisation politique qui emprunte un chemin alternatif aux formes de représentation ouvrières traditionnelles, à savoir celle des partis politiques et des syndicats dans un contexte nouveau, « post-réformes ».Le travail de terrain sur lequel se base cet article a été réalisé à Buenos Aires durant l’année 2015.