Les organisations de l’Economie Sociale et Solidaire en Haïti : quel rôle dans la structuration de l’action publique pour le développement socio-économique endogène des territoires ? Cas de la commune de Lascahobas (Haïti).
RIUESS 2020-2021 - XXe Rencontres du Réseau Inter-Universitaire de l’Economie Sociale et Solidaire - Clermont-Ferrand 19 au 20 mai 2021
Charly Camilien Victor, mai 2021
À télécharger : PDF (190 Kio)
Résumé :
Ce travail de recherche tend à expliquer le rôle des organisations de l’économie sociale et solidaire (OESS), et leur contribution dans la structuration de l’action publique pour le développement socio-économique endogène des collectivités territoriales haïtiennes. Partant de l’idée que cet apport ne peut provenir que des solidarités endogènes, des enquêtes de terrain ont été menées en Haïti auprès des opérateurs de développement, des élus locaux et des groupes de solidarités de base. En effet, il a été constaté une absence de vision partagée de l’action publique du développement en raison de la stratégie de dissimulation ou de résistance des acteurs de l’ESS en milieu rural, majoritairement paysans, en conflit latent avec les ONG internationales qui les transforment en sujets d’expériences au nom des commandes publiques internationales. Ces dernières sont vues comme une menace pour les solidarités endogènes en imposant des modèles exogènes d’infantilisation des acteurs politiques nationaux sous prétexte de modernisation ou mieux en raison de la tendance à l’uniformisation encouragée par la société de marché à l’échelle mondiale (Ferrera de Lima,2004). En fait, les institutions locales jugées incompétentes se trouvent dans une position de subalterne face aux exigences toujours nouvelles des stratégies qu’elles n’ont jamais le temps de maitriser en raison de la variabilité constante des recettes et des formules de développement. En ce sens, les communautés locales dont Lascahobas se trouvent livrées à la vision impérialiste des ONG qui sont logiquement incapables de les accompagner à travers leurs véritables aspirations en rapport au processus de valorisation des ressources territoriales.