L’Autoproduction accompagnée, un levier de changement.
Daniel Cerezuelle, Guy Roustang, Editions Eres, collection Sociologie économique, Paris, France, 2010
réparer un repas, bricoler, améliorer son logement, fabriquer un meuble ou un vêtement, cultiver des légumes dans un jardin : l’autoproduction renvoie à des pratiques de la vie quotidienne. En produisant des biens et services pour notre propre consommation et celle de notre entourage, nous apprenons « l’autonomie au quotidien ». Loin de favoriser le repli sur soi, ces pratiques sont une occasion de coopérer, d’échanger, de donner. Elles ont un rôle de construction de la personne et de socialisation. Mais, pour diverses raisons, de nombreuses personnes sont privées de la possibilité de mettre en œuvre les savoir-faire de la vie quotidienne. L’inégalité des revenus de l’économie monétaire est alors redoublée par l’inégalité des ressources non monétaires, ce qui favorise un renforcement des logiques d’exclusion.
L’autoproduction accompagnée - autoréhabilitation du logement, ateliers cuisine, etc. - consiste à apporter une aide technique et sociale à des publics défavorisés pour leur permettre de « faire par eux-mêmes ». Actives dans l’amélioration de leurs conditions de vie, les personnes touchées par la pauvreté et l’exclusion retrouvent une place dans la société. Ce livre a pour ambition d’inscrire les démarches d’autoproduction accompagnée dans la panoplie des politiques publiques d’action sociale et de développement social. Les auteurs montrent que cet outil, à l’heure actuelle sous utilisé, a fait ses preuves et qu’il pourrait être généralisé. Ils en présentent la méthodologie et les résultats. Plus largement, ils invitent le lecteur à rechercher une autre articulation entre l’économique et le social, et à initier ainsi un changement, qui s’impose désormais, de nos façons de produire et de consommer.