Interview de Oscarina Camillo, Coopérative de Travail dans le domaine de la psychologie – Coop-Action-Mutuelle à Santo Andre (Brasil, Sao Paolo)
Oscarina est une représentante des travailleurs associés au mouvement de l’ECOSOL brésilien; elle est une leader du Forum de São Paulo de l’Economie Solidaire, et la seconde représentante de la région sud-est auprès de la coordination exécutive du FBES-Forum Brésilien de l’Economie Solidaire. La coopérative fonctionne dans le domaine de la psychologie – le groupe a opté pour la Psychologie Sociale Communautaire
Rosemary Gomes, mars 2004
1 - Quel est le but principal de votre activité économique?
La coopérative fonctionne dans le domaine de la psychologie – le groupe a opté pour la Psychologie Sociale Communautaire, du fait que l’engagement social que sous-entend ce choix rend l’inclusion sociale possible, et en plus promeut les associés, dans la mesure où les travaux pratiques exigent la formation continue des professionnels. Il existe effectivement le besoin pour tous de générer des revenus et, en outre, de valoriser le travail associatif qui fait partie de la recherche quotidienne de la coopérative.
{{2 - Pratiquez-vous une AUTRE économie? En quoi se différentie-t-elle de l’économie dominante?
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D’après moi, opter pour travailler en groupe différentie déjà l’action individuelle, dans des cabinets privés- la clinique de la coopérative privilégie le travail communautaire sans laisser de côté le travail clinique individuel. Les psychologues peuvent opter soit pour un travail au sein de projets hors de la coopérative, soit pour un travail concentré uniquement sur la clinique de la coopérative. La distribution de ce qui reste se fait d’après le nombre d’heures travaillées, et toutes les activités au sein de la coopérative sont vraiment partagées , tout en recherchant toujours le consensus du groupe.
3 - Qu’est-ce que l’ABONDANCE, d’après vous? Est-ce que l’abondance matérielle est le but ou le moyen pour atteindre quelque-chose de plus?
L’abondance est une grande quantité disponible de biens et de services – cela peut être également plus que ce qui est suffisant et nécessaire pour vivre. Dans une coopérative de travail, par exemple, l’abondance serait que tous travaillent sur des projets divers, en s’occupant de divers clients, ce qui permettrait à la coopérative d’investir pour améliorer son potentiel d’intervention, amplifier son insertion au sein de l’économie locale. Dans une coopérative, l’abondance de coopération, d’entraide, est toujours la bienvenue, alors que l’abondance économique comme on la conçoit d’après le modèle capitaliste ne stimule que la compétition, dans laquelle c’est celui qui possède le plus qui gagne – parce qu’il peut faire plus. Il n’en est pas ainsi dans une coopérative.
4 - Quelles sortes de VALEURS pratiquez-vous, ainsi que vos camarades ,dans votre vie quotidienne et dans votre travail? D’après vous, est-il possible que ces valeurs deviennent prédominantes pour l’ensemble de la société? Comment peut-on les généraliser?
Comme je l’ai dit avant, si nous recherchons au quotidien de la coopérative l’exercice de la collaboration et de la coopération, nous devons également exprimer ces valeurs au sein de nos autres rapports, comme dans la famile. C’est cette vague de transformations des contacts entre les gens qui déclencherait un changement global. Si l’on regarde l’éducation formelle, l’insertion de ces valeurs dans la vie de tous les jours des écoles de nos enfants et petits-enfants les préparerait à l’appropriation de ce nouvel ordre économique. Le changement nécessaire est structurel, conjoncturel; il ne s’agit pas seulement d’une discussion théorique, il faut vivre cela dans la vie de tous les jours, expérimenter vraiment ce que c’est que le travail associé, ce que c’est que le consensus, le respect de la diversité, et la différence, et ce n’est pas une tâche facile. La culture solidaire est une nouveauté, si on la compare aux siècles de capitalisme, qui est enraciné dans l’esprit des gens. Un changement de paradigme comme celui-ci dépend d’un travail méthodique d’explication, de sensibilisation, à propos de ce que représente l’entraide existante au sein d’un groupe de travail associé. Et ceci depuis les groupes primaires jusqu’à la population en général. Si une personne commet une erreur, tous en souffriront les conséquences.
5 - Quelles innovations avez-vous développé sous la forme de caractéristique d’organisation, de gérance et d’appropriation des fruits du travail?
Dans une coopérative de travail, - il s’agit de Psychologie, dans ce cas - la traduction du service en valeur dépend de chaque projet, du nombre de professionnels engagés, des heures de travail sur le terrain, etc. Nous établissons un montant par heure qui est fixe pour la rémunération du professionnel et pour la gestion de la coopérative. Les professionnels engagés au sein des projets sont rémunérés d’après le nombre d’heures travaillées et la coopérative assume les frais, destine des fonds obligatoires et d’autres créés par le groupe. Notre coopérative a 5 ans, et c’est seulement au second semestre de 2003 que nous avons pu effectuer un prélèvement – fruit d’un grand investissement , d’un rêve, d’un espoir et de la détermination du groupe.
6 - Considérez-vous qu’il est important de travailler en réseau de solidarité ou dans des chaînes productives solidaires? Quels sont-ils, d’après vous?
Je ne sais pas si j’ai bien compris la question, mais je vais essayer de répondre d’après ce que j’ai compris, en utilisant l’image du filet de pêcheur: chaque noeud serait un point de référence – ou un producteur d’écosol, qui, après avoir reçu une information quelconque, la passerait plus loin, et ainsi de suite jusqu’à ce que tous aient accès à cette information. Dans une situation où plusieures initiatives travaillent séparément, au sein de son propre secteur d’activité , un marché d’écosol serait un réseau où tous seraient proches les uns des autres, en échangeant des pratiques et du savoir-faire ayant trait à leur expérience en tant que travailleurs associés. Par-contre, une chaîne productive présuppose que le produit de l’un fera partie du produit de l’autre, de façon à ce que toutes les étapes de la production incluent des parties de la production de l’autre groupe. Par exemple, un paysan pratiquant l’agriculture familiale qui plante du coton vend sa production à une entreprise qui produit le fil, qui à son tour le vend à l’industrie de tissage qui fabrique le tissu, qui le vend à une industrie qui fait des vêtements, des objets, etc. À la fin, la commercialisation du produit aura bénéficié tout le monde. Si j’ai bien compris, le réseau rend possible l’échange d’informations, de procédés, et la chaîne rend possible la production partagée, sans la présence de l’intermédiaire. Au sein de l’écosol, les deux formes sont nécessaires et importantes pour renforcer le mouvement.
{{7 - Est-ce que votre activité influence la vie de la communauté? Comment, et dans quels domaines?
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Oui, la Psychologie en tant qu’instrument de transformation contribue certainement à la formation de groupes, à la cohésion des groupes; les projets communautaires développés actuellement par la coopérative contribuent à l’inclusion sociale des bénéficiaires, aussi bien individuellement en améliorant leur amour-propre, par l’exercice de la citoyenneté active, ainsi que dans l’aspect socio-économique avec le renforcement de rôles et la recherche de nouvelles perspectives de vie.
{{8 - Qu’est-ce que le travail, d’après votre expérience? Quelle valeur et quelle signification a-t-il dans votre vie?
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Le travail est propre à l’Homme, le travail est fondamental pour l’ équilibre et le bien-être des gens – il fait partie de la vie. C’est dans le travail que nous exprimons notre créativité, notre capacité de transformer la réalité.
{{9 - Quel rôle la femme joue-t-elle au sein d’une initiative économique marquée par la coopération et la solidarité?
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La femme possède cet instinct de venir à la rescousse, d’aide mutuelle. Elle est mieux préparée pour s’engager dans des mouvements d’accueil, d’inclusion. C’est la grande mère, dans la dimension féminine de l’économie solidaire.
10 - Comment les politiques publiques et l’Etat peuvent-elles contribuer au progrès d’une Socio-économie Solidaire?
A mon avis, en promouvant des programmes de formation et de qualification professionnelle qui facilitent la création d’initiatives économiques des gens. Souvent, les programmes d’assistance sont disqualifiés, car ils ne font que perpétuer la tutelle à des fins électorales.
{{11 - Croyez-vous qu’une globalisation de la coopération et de la solidarité soit possible? Comment faire pour réaliser cela?
}}
Comme je l’ai dit tout-à-l’ heure, le changement est structurel, conjoncturel – nous vivons dans une société qui prive l’autonomie d’exister dans la mesure où elle impose des modèles; si nous voulons changer l’idéologie, nous devons commencer à la maison, avec nos enfants, intervenir à l’école, à l’église, dans tous les espaces possibles. Nous pouvons faire des réunions pour discuter, promouvoir des jeux coopératifs. C’est un commencement.
{1.Nom de la personne qui a réalisé l’interview: Rosemary Gomes
2. Nom de la personne interviewée: Oscarina Camillo
Sexe féminin
3. Nom du type d’initiative de Socio-Economie
Coopérative de Travail dans le domaine de la psychologie – Coop-Action-Mutuelle
Alameda Gaspar Nogueira 111 – Bairro Campestre- 44275-941
09010-000 Santo André
4. Date et Lieu de l’ Interview
São Paulo, le 10 mars 2004
Adresses pour contact:
Rua Carijós 3113 - Jd. Estádio
09180-001 Santo André SP
Tel (11)49911913/2701, (11) 44275941 et (11) 49725696
E-mail oscarina@terra.com.br }
Sources :
Chantier Vision du PSES
Voir aussi :
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Mme Houngbo Julienne est membre de l’Association des caisses de financement du Bénin (ACFB) dont elle assure actuellement la présidence.
Aurélien Atidegla, novembre 2003
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Joaquim est membre de la COOPEVIDA. Actuellement, il est le coordinateur général du CENTRU-MA (Centre d’Education et Culture du Travailleur Rural) et Vice-Président de la CCAMA (Centrale de Coopératives Agro-Extractives du Maranhão). Joaquim et sa famille possèdent un terrain de 33 hectares dans le sud du Maranhão, dans la municipalité de Mangabeiras.
Marcos Arruda, novembre 2003
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Interview de CEDESA et REMECC (Réseau Méxicain de Commerce Communautaire).
La première organisation s’occupe de développement intégral dans plusieurs communautés paysannes dans la région de Dolores Hidalgo Guanajuato. La deuxième, de commercialisation au niveau national; elles sont liées à RELACC (Réseau Latino-Américain de Commerce Communautaire) basé en Equateur. Travaille dans le domaine de l’économie solidaire impliquant auto-consommation et consommation consciente pour aller vers un développement autocentré.
Chilo Villareal, décembre 2003
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Interview de Maria Guadalupe Castañeda, région de l’Isthme de Tehuantepec au Mexique.
L’association travaille dans le domaine de l’appui à des projets agricoles selon des principes du commerce équitable. Elle assure le suivi de ces organisations:Conseil, Projet et Evaluations.
Chilo Villareal, décembre 2003
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Interview de Austreberta Luján, Communauté Chatinos, région de Oaxaca au Mexique
Production et consommation de café Jamaica de qualité produit selon les principes de l’économie solidaire et de l’agriculture biologique.
Chilo Villareal, janvier 2004
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Interview de Lozada Seminario Marianella , Groupe Initiative d’Economie Solidaire - Chiclayo (Pérou)
Activité dans le domaine de la formation, production, commercialisation au Pérou
Humberto Ortiz Roca, janvier 2004
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Interview de Pariona Fredy, Magasin du Commerce équitable à Huancayo (Pérou)
Activité dans le domaine du commerce équitable
Humberto Ortiz Roca, janvier 2004
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Interview de Monsieur Walter Velasquez Nunez, Gies Cuzco - Conseil en affaires agricoles - Pérou
Gies Cuzco - Conseil en affaires agricoles
Humberto Ortiz Roca, janvier 2004
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Entrevista de Josephine Gruta y Rolando Londonio - Golden Harvest Christian Ministry Internacional.
En un marco económico muy deteriorado, la economía Bayanihan a economía solidaria en las Filipinas pone en el centro las cuestiones de formación, la importancia de Dios, entregarse de la actitud de mendicidad y aprender a ahorrar así como de emprender en un diferente espíritu.
Benjamin R. Quiñones, Jr., février 2004
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Interview de Annie García - Golden Harvest Christian Ministry International , Philippines.
L’économie “Bayanihan” ou économie solidaire aux Philipines, met l’accent sur l’élément spirituel et des projets pour permettre à des communautés de sortir de la pauvreté. Un travail d’échanges à différentes étapes de la chaîne de production permettent une amélioration substantielle de la qualité de vie des personnes impliquées.
Benjamin R. Quiñones, Jr., février 2004
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Interview de l’organisation- LJOR Fellowship, Philippines
L’organisation LJOR Fellowship coordonne sept organisations populaire dans sept villages. Ses activités comprennent la formation de valeurs, l’organisation communautaire, l’accumulation de capital, le développement d’entreprises et le renouvellement spirituel. Cette expérience s’inscrit dans le cadre de l’économie “Bayanihan” ou économie solidaire aux Philippines.
Benjamin R. Quiñones, Jr., février 2004
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Interview avec l’organisation Pasay City Cooperative Service, Philippines
Le Pasay City Cooperative Service promeut l’établissement et le renforcement de coopératives (habitat et identification de projets économiques pour les populations des bidonvilles). Il organise, coordonne et met en réseau 10 organisations populaires dans 10 villages. Importance de la sagesse et du spirituel.
Benjamin R. Quiñones, Jr., février 2004
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Interview de NETECO -Organisation de Droits Humains intégraux, Puebla, Mexique
Importance du travail de groupe et d’amélioration de l’alimentation.
Chilo Villareal, mars 2004
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Interview de l’Organisation Nahuathl Indépendante. (ORNI), Région de Nuevo Necaxa, Puebla, Mexique
L’ORNI est une société de Solidarité Sociale formée par 6 villages indiens de la Région de Nuevo Necaxa, Puebla, au Mexique. Elle travaille dans le domaine de la santé et de l’alimentation selon les principes de l’autogestion et du commerce équitable. Met l’accent sur la mémoire communautaire et l’importance du rôle des femmes dans la communauté.
Chilo Villareal, mars 2004
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M. Déguénon Victor est âgé de 60 ans, marié et père de 8 enfants. Il a embrassé la carrière de jardinier depuis le 5 janvier 1972. Il a été élu président déjà une fois au niveau de l’Association des jardiniers de Houéyiho en 1992. En raison des réformes inhérentes à la décentralisation, il a été réélu à la dernière élection pour porter son savoir-faire à l’œuvre de l’émergence de leur coopérative.
Aurélien Atidegla, avril 2004
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Interview de Sheelu Francis, Tamil Nadu Women’s Collective, Tamil Nadu – Inde
Sheelu Francis est une leader internationalement connue du collectif fort de 60 000 femmes, actif dans tout l’état de Tamil Nadu, dans le Sud de l’Inde. Sheelu est également la porte-parole internationale du Collectif: elle parle des impacts du commerce international, de la dette et des activités des entreprises transnationales sur le développement local, sur la sécurité alimentaire et la souveraineté.
Marcos Arruda, avril 2004