Les expériences de l’ESS dans les territoires
Synthèse générale des débats préparatoires 5° Rencontres intercontinentales du RIPESS - Manila’2013
Martine Theveniaut, octobre 2013
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Résumé :
Constat : La globalisation économique et la mondialisation des échanges sociaux posent des problèmes inédits :
Au quotidien, les individus ont perdu la maîtrise des choix qui déterminent leurs existences. Par choix et par nécessité, ils redécouvrent l’entraide directe et la coopération dans un monde dont les ressources sont limitées.
À l’échelle mondiale, les dégâts de la globalisation économique s’accumulent, menacent l’avenir des générations futures et la planète elle-même. Ni les Etats, ni les multinationales ne sont à même de définir des régulations appropriées et encore moins de les faire respecter.
Et il n’existe pas encore de force indépendante dans la société pour mettre en place et contrôler le respect de règles communes, démocratiquement validées.
1. Combiner deux exigences pour réussir à changer de cap
Réaliser la justice sociale et économique pour tous reste la finalité ultime et la première exigence.
Comprendre les interdépendances globales est devenu indispensable pour atteindre cette finalité. Car plus personne, où qu’il habite, n’est à l’abri des impacts des décisions ou de l’inaction d’autrui dans le monde globalisé. Pour changer de cap, il faut donc s’inscrire délibérément dans la transformation des grands enjeux planétaires. La prise du pouvoir d’état n’est pas la recette miracle. Le tandem Etat - Marché fait partie du problème à résoudre.
L’expérience apprend que Local et le Global sont interdépendants, mais c’est dans leur ancrage territorial que des réponses deviennent opérationnelles, à la fois très complexes et très concrètes.
2. Pour accélérer le changement d’échelles des solutions, mieux vaut partir de l’inventivité, de la réalité et des ressources plutôt que tout attendre des institutions.
En prenant leur vie en mains, des individus concrets ont créé les espaces collectifs nécessaires à leur organisation. Ancrées dans les réalités, leurs démarches pour « faire pacte » sont locales. Des exemples en témoignent dans le monde entier. Mais que l’on ne s’y trompe pas, leurs intentions ne sont pas seulement réparatrices, elles sont dynamiques, reliées et transformatrices. Ces démarches citoyennes anticipent des modes d’organisation et des dispositifs institutionnels et s’inscrivent de plain pied dans le projet d’un développement soutenable.
Mutualiser et communiquer les enseignements des pratiques renouvelle peu à peu les fondamentaux de l’action collective. Ensemble, ces démarches accréditent la pertinence de formes économiques alternatives aux modèles étatique et capitaliste.
Oui, à côté de la gestion, soit par des droits de propriété individuels, soit par l’état, il peut exister un troisième cadre institutionnel efficace dans lequel des communautés ou des collectivités organisées peuvent gérer collectivement des biens communs.
Oui, ces réalisations renouvellent l’imaginaire collectif de ce qui est désirable - notamment pour la jeunesse - exemples à l’appui.
Oui, le dire et le faire sont indispensables l’un à l’autre pour changer de cap. La route sera longue…
3. Penser territorial-relié prépare la gouvernance démocratique du social, de l’économique et de l’écologique
Le territoire : base géographique de l’organisation des relations
L’« économie-monde » ne porte pas le souci des territoires dans ses stratégies de développement exogène. Lorsque le profit n’est plus là, elle s’en va, laissant terres en friches et usines polluantes.
Les territoires administratifs et politiques restent globalement inscrits dans une géographie des pouvoirs hiérarchiques et sectoriels. Ceci explique les fortes résistances que rencontre l’approche territoriale des solutions. Nos sociétés n’y sont pas préparées. C’est un changement culturel.
Sources :
Site du Ripess International www.ripess.org